L’étude APACH 2 menée par une équipe de chercheurs du Centre Baclesse vient d’être publiée à la une de la prestigieuse revue médicale internationale « JAMA Otolaryngology–Head & Neck Surgery ». Cette étude portait sur la comparaison de deux techniques d’imagerie médicale dans la prise en charge chirurgicale de l’hyperparathyroïdie primaire.
L’hyperparathyroïdie, qu’est-ce que c’est ?
Les parathyroïdes sont 4 petites glandes de la taille d’un grain de riz situées dans le bas du cou à droite et à gauche de la thyroïde. Elles produisent l’hormone parathyroïdienne assurant le bon réglage du taux de calcium dans le sang.
Parfois, une petite tumeur bénigne appelée adénome parathyroïdien se développe sur une des parathyroïdes. L’adénome augmente le taux de calcium sanguin (hypercalcémie) par une production excessive d’hormone parathyroïdienne. Cette maladie est appelée hyperparathyroïdie primaire.
Quel traitement ?
L’hypercalcémie provoque des risques pour la santé, c’est pourquoi une ablation chirurgicale de l’adénome est indiquée.
Les avantages de cette chirurgie mini-invasive sont :
- Sa courte durée
- Son efficacité
- Son moindre risque de complications
- La taille réduite de la cicatrice
Mais comment savoir quelle parathyroïde est atteinte d’adénome ?
Grâce aux avancées technologiques en imagerie médicale, l’exploration chirurgicale de 4 sites parathyroïdiens a progressivement été remplacée par une chirurgie dite « mini-invasive » réalisée en ambulatoire. Lorsque l’imagerie permet de localiser l’adénome, le geste chirurgical peut alors être ciblé et mini-invasif. En revanche, quand l’imagerie ne le localise pas, une chirurgie plus importante qui explore les 4 sites est alors réalisée.
Le TEP scan à la fluorocholine, une technologie de précision
La dernière avancée technologique pour visualiser l’adénome parathyroïdien chez un plus grand nombre de patients et avec plus de précision est le TEP scan à la fluorocholine.
L’essai clinique APACH 2 a été mené en collaboration avec des équipes de Brest et de Rennes, auprès de 57 patients atteints d’hyperparathyroïdie primaire, avec tirage au sort pour réaliser soit le TEP scan à la fluorocholine soit l’imagerie conventionnelle (= scintigraphie au Tc99m-sestaMIBI).
Les membres de l’équipe du Centre Baclesse (voir photo au début de l’article) qui ont travaillé sur l’étude sont :
- Jean-Michel GRELLARD (chef de projet Recherche Clinique)
- François CHRISTY (biostatisticien Recherche Clinique)
- Dr Elske QUAK (médecin nucléaire et investigatrice principale)
- Dr Audrey LASNE-CARDON (ORL et chirurgien cervico-facial)
- Bénédicte CLARISSE (pharmacien responsable promotion Recherche Clinique)
Il a été montré que le TEP scan réalisé en première intention permet à 85% des patients de bénéficier d’une chirurgie mini-invasive à bon escient suivi d’une normalisation de la calcémie, comparés à 56% des patients ayant bénéficié d’une imagerie conventionnelle. La capacité du TEP scan à localiser précisément l’adénome parathyroïdien, c’est-à-dire la sensibilité de l’examen, est de 82% pour le TEP scan contre 63% pour l’imagerie conventionnelle. De plus, aucun effet indésirable lié à la réalisation du TEP scan à la fluorocholine n’a été rapporté.
La conclusion de cette étude est donc que le TEP scan à la fluorocholine peut efficacement remplacer l’imagerie conventionnelle pour orienter le type de chirurgie des patients présentant une hyperparathyroïdie primaire. Le TEP scan à la fluorocholine pourrait permettre à davantage de patients de bénéficier d’une résection chirurgicale mini-invasive de l’adénome parathyroïdien résultant en une normalisation de la calcémie.