Publiée dans la prestigieuse revue Nature Communications, une étude menée par le Pr Florence JOLY (Directrice scientifique du Centre Baclesse) et le groupe coopératif français GINECO met en lumière une piste prometteuse pour le traitement du cancer de l’endomètre avancé. L’article, signé par une trentaine de médecins français, souligne le rôle potentiel de l’olaparib, un inhibiteur des enzymes PARP impliqué dans la réparation de l’ADN, en traitement de maintenance, après une chimiothérapie à base de platine.
L’essai clinique, baptisé UTOLA, a inclus 145 patientes à la fin de la chimiothérapie. Deux tiers ont bénéficié d’un traitement de maintenance par olaparib, molécule déjà utilisée notamment dans les cancers de l’ovaire, tandis qu’un tiers a reçu un placebo.
L’objectif : savoir si le traitement pouvait retarder la rechute de la maladie.
Les résultats montrent que l’olaparib n’a pas significativement amélioré la survie sans progression pour l’ensemble de la population. En revanche, certaines patientes semblent mieux répondre au traitement :
- Celles dont les cellules présentent une altération du gène p53 (un gène qui joue un rôle de “gardien” du génome en réparant les erreurs de l’ADN ou en éliminant les cellules abîmées).
- Celles présentant une instabilité chromosomique élevée, signe d’un matériel génétique plus fragile.
- Celles qui avaient eu une très bonne réponse à la chimiothérapie initiale.
La tolérance du traitement a été jugée satisfaisante, les effets indésirables étant similaires à ceux déjà connus pour l’olaparib (fatigue, anémie, nausées).
« Ces résultats ouvrent des perspectives importantes pour mieux cibler les patientes susceptibles de bénéficier réellement des inhibiteurs de PARP », explique le Pr Florence JOLY.
Si cet essai ne conduit pas encore à un changement immédiat des pratiques, il souligne néanmoins l’importance croissante de la biologie moléculaire pour mieux comprendre les cancers de l’endomètre et adapter les traitements de manière plus personnalisée à l’avenir.
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