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Un robot pour fabriquer des traitements au Centre Baclesse : une première en Normandie

23 Avr. 2024

Innovation
Photo de l'équipe de pharmacie du Centre Baclesse
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En 2023, le Centre Baclesse s’est inscrit dans une démarche innovante en se dotant d’un robot pour la fabrication de traitements contre le cancer injectables, une première pour un établissement de santé en Normandie. La préparation de ce type de traitements est une pratique complexe et qui présente des risques. Par ailleurs, en raison des progrès médicaux, il y a une demande croissante de fabrication de ces médicaments.

En 2023, le Centre a accueilli plus de 27 000 patients, dont plus de 7 400 nouveaux patients. Environ 10% des patients ont bénéficié de traitements contre le cancer injectables. En 2023, la pharmacie du Centre a produit plus de 39 000 traitements injectables soit environ 160 préparations par jour, dont 50% préparés par ce nouveau robot.

Une équipe à la pointe de l’innovation

« ThOR » pour Thérapie Oncologique Robotisée, en référence au célèbre dieu au marteau de la mythologie nordique et viking le rattachant à l’histoire de la Normandie, se révèle être un allié de taille pour le service de pharmacie du Centre. Ses qualités permettent à la fois une sécurisation de la préparation des traitements et une optimisation de la production.

Actuellement utilisé par 6 hôpitaux en France, l’équipe de pharmacie du Centre a obtenu les meilleures performances d’utilisation du robot.

Son arrivée a révolutionné le travail de l’équipe de pharmacie du Centre, un an après le démarrage il est devenu indispensable.

« On ne peut plus s’en passer ! Cela nous a permis de devenir beaucoup plus autonomes. Il y a un côté fusionnel avec la machine, c’est un vrai compagnon. Si l’opérateur n’est pas performant, le robot ne l’est pas non plus. Dans notre quotidien, l’arrivée du robot a renforcé l’esprit d’une équipe déjà très soudée. On se sent au cœur d’une modernisation du service et d’une belle innovation. », explique Frédéric BEAU, préparateur en pharmacie au Centre Baclesse.

Une fabrication sécurisée des traitements

« ThOR » permet de fabriquer un traitement de manière très sécurisée : utiliser le bon produit au bon dosage pour le bon patient. Comment le robot fabrique-t-il ces traitements avec un niveau de sécurité maximal ? En étant équipé de différents capteurs capables de garantir l’identification de tous les composants qui sont utilisés pour fabriquer le traitement. Mais aussi, parce qu’il intègre une balance de précision pour contrôler l’exactitude de la dose et ce, à tous les stades du processus de préparation.  La production robotisée représente un réel bénéfice car le robot ne commet pas d’erreur.

« L’arrivée du robot nous a apporté beaucoup de sérénité dans notre travail. », confie Frédéric BEAU, préparateur en pharmacie au Centre Baclesse.

Le robot ThOR en cours de préparation de traitements

Un allié au rendement optimal

Depuis son acquisition, il a permis au service d’optimiser le flux de travail et réduire les délais de production. Le robot répond également aux besoins croissants de l’activité ambulatoire du Centre. Cette réduction des délais de mise à disposition des traitements est aussi liée à la mise en place de la standardisation des doses. Ainsi, le robot fabrique essentiellement des doses standards qui couvre environ 56% des traitements qui sont administrés dans notre établissement.

Pour les 44% restants, ce sont des préparations « sur mesure », réalisées par un opérateur humain pour lesquelles par exemple, la stabilité du produit préparé est courte, c’est-à-dire que dans un laps de temps déterminé, ses propriétés essentielles ne changent pas ou changent au plus dans des proportions tolérables. L’état clinique du patient peut aussi parfois nécessiter un ajustement de la dose à administrer (réduction de dose en général). Enfin, il existe des traitements moins courants nécessitant également une préparation « sur mesure ».

« Il faut compter environ 1 mois pour former chaque opérateur. La pharmacie est d’ailleurs arrivée « au plateau », soit l’utilisation optimale du robot en seulement 3 mois, ce qui représentait un vrai défi pour l’équipe qui l’a relevé avec brio. », souligne le Dr Fabienne DIVANON, cheffe de service de la pharmacie.

Le « cobot », un robot collaboratif

Mieux protéger le personnel travaillant dans l’unité de production est également un objectif poursuivi, en réduisant les risques pour leur santé en particulier les gestes répétés générateurs de troubles musculo-squelettiques. C’est aussi diminuer le risque potentiel de contamination chimique. Ses gestes sont tellement précis, qu’il génère très peu de nuage contaminant (risque de dégager des particules qui se dépose sur des poches de traitements). Et grâce à cela, le personnel soignant qui administre les poches dans les services d’hospitalisation est au même titre mieux protégé.

Pour autant, le robot ne remplace pas l’homme car il est dépourvu d’autonomie globale. C’est un robot collaboratif aussi appelé « cobot« , conçu pour une interaction directe et étroite avec l’équipe de production (préparateurs en pharmacie). A la différence d’un robot qui travaille pour les humains, le « cobot » travaille avec les humains. À titre d’exemple, le robot collaboratif est capable d’apprendre par le geste, l’opérateur effectuera les mouvements souhaités avec le bras du robot, qui se souviendra de ces gestes et pourra ainsi les répéter. Il peut ainsi réaliser des opérations beaucoup plus complexes. Ensemble, ils œuvrent pour un objectif commun et le robot reste dépendant de l’intention, du geste ou du comportement de l’opérateur.

« La cadence avec le travail en collaboration avec le robot est très agréable et confortable. Nous avons notamment observé une diminution des troubles musculo-squelettiques. », explique Gwenaëlle LE PORS, préparatrice en pharmacie au Centre Baclesse.

De gauche à droite : Julie CASTEL et Gwenaëlle LE PORS, préparatrices en pharmacie, en train d’utiliser le « cobot » pour préparer des traitements

Vers une pharmacie 4.0

La robotisation a changé le métier de préparateur en pharmacie. Au-delà de la robotisation, cela a demandé de digitaliser tout le processus de production, de la prescription à la traçabilité de l’administration. Le Centre Baclesse est d’ailleurs le 1er en France à avoir interfacé son logiciel de prescription d’anticancéreux injectables avec son « cobot ».

« L’utilisation performante du robot par Baclesse a amené d’autres hôpitaux utilisant ce robot à nous contacter pour que nous leur transmettions notre processus d’organisation du travail et qu’ils puissent, eux aussi, maximiser leurs performances.  Grâce à cette modernisation du service de pharmacie, nous sommes en mesure de répondre aux défis actuels et futurs. », déclare le Pr Roman ROUZIER, Directeur général du Centre Baclesse.

En effet, un projet de reconstruction de la pharmacie est en cours. Et ce, en vue de répondre aux demandes de production de Médicaments de Thérapie Innovante (MTI) intervenant aujourd’hui dans le cadre d’essais cliniques, mais qui à terme, feront partie intégrante des protocoles de soins.  Les MTI sont des médicaments biologiques à usage humain qui sont basés sur des gènes, des cellules ou les deux.

Voir le robot en images : Découvrez ThOR

L’équipe de pharmacie du Centre a réalisé une vidéo pour vous faire découvrir son nouvel allié. A travers cette vidéo réalisée avec enthousiasme par le service de pharmacie du Centre , l’équipe a voulu mettre en avant les capacités hors-normes de ce nouveau robot, à l’image du célèbre dieu au marteau « Thor ».

Photomontage de l'équipe de pharmacie avec Thor

Photomontage de l’équipe de pharmacie du Centre Baclesse avec Thor (extrait de la vidéo)

En savoir plus :

Voici les différents types de traitements contre le cancer fabriqués à la pharmacie du Centre :

Chimiothérapies : traitent le patient atteint d’un cancer par le biais de médicaments visant à détruire les cellules cancéreuses ou à les empêcher de se multiplier.
Thérapies ciblées : ciblent une particularité de la cellule cancéreuse et bloquent cette cible, impliquée dans la chaîne d’informations responsable de la prolifération des cellules. Ainsi, la cellule cancéreuse ne peut plus se reproduire. 
Immunothérapies : visent à stimuler les défenses immunitaires de l’organisme contre les cellules cancéreuses.

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