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Vers une médecine personnalisée du cancer de l’ovaire

13 Mai. 2025

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Christophe DENOYELLE et des membres de son équipe devant le Real Time PCR au Centre Baclesse.
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Chaque année des milliers de femmes affrontent un cancer de l’ovaire et les médecins doivent décider rapidement du meilleur traitement possible. Au Centre Baclesse, les chercheurs du laboratoire « Médecine de Précision des Cancers de l’Ovaire » de l’Unité Inserm 1086 Anticipe se sont donné pour mission d’apporter de nouveaux outils d’aide à cette décision. Leur piste préférée ? De minuscules molécules appelées microARNs (miARNs) qui circulent dans le sang.

Les microARNs : messagers au cœur du diagnostic médical

Les miARNs sont de très courts fragments d’ARN découverts dans les années 1990 par Victor Ambros et Gary Ruvkun, deux chercheurs récompensés par le prix Nobel de médecine et de physiologie en 2024. Contrairement aux ARN « classiques », ils ne donnent pas naissance à des protéines ; leur rôle est plutôt de réguler l’activité de nos gènes, un peu comme de petits interrupteurs. Très vite les scientifiques ont constaté que certaines tumeurs laissaient échapper dans la circulation sanguine un signal fait de miARNs en quantité anormale. Une simple prise de sang suffit à capturer ces messagers invisibles et à recueillir de précieuses informations sur la maladie sans passer par une biopsie.

L’équipe de Caen a d’abord mis au point un protocole rigoureux pour doser ces miARNs grâce à la PCR en temps réel, une technique de laboratoire rapide et très sensible. Dans l’étude clinique miRSA, elle a pu identifier un premier miARN capable de prédire si une patiente répondra ou non à la chimiothérapie au platine, traitement de référence du cancer de l’ovaire. Protégé par un brevet et validé sur des échantillons français puis canadiens, ce résultat marque une étape importante vers un test sanguin de routine.

Les chercheurs ne s’arrêtent pas là. Ils élargissent maintenant leur recherche à d’autres miARNs et aux traitements innovants comme les inhibiteurs de PARP (PARPi), utilisés en maintenance après la chimiothérapie. L’objectif est double : choisir dès le diagnostic la thérapie la plus efficace en s’appuyant sur un « profil miARNs », puis suivre l’évolution de la tumeur au fil des mois afin d’ajuster le traitement si nécessaire. Ces signatures moléculaires viendront compléter d’autres outils déjà disponibles au Centre François Baclesse, comme le test génétique de cicatrice d’instabilité génomique GIScar.

Une avancée possible grâce à la générosité des donateurs

Pour tenir la cadence de ces analyses, le laboratoire vient de se doter d’un nouvel appareil de PCR en temps réel de toute dernière génération (voir photo ci-dessous). Cet investissement va accélérer la recherche, renforcer l’attractivité du Centre Baclesse à l’échelle nationale et internationale et, surtout, rapprocher un peu plus la promesse de traitements sur mesure pour chaque patiente. À l’ère de la médecine personnalisée, les miARNs se profilent comme des alliés à la fois discrets et puissants, capables de transformer une simple goutte de sang en guide thérapeutique.

Real Time PCR
Real Time PCR

Ce nouvel équipement a été intégralement financé par les dons. MERCI !

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