Accueil Actualités Vaccination anti-grippale 2021: questions / réponses…

Vaccination anti-grippale 2021: questions / réponses…

9 Nov. 2021

Information
Dr Anne Canivet
Espace professionnels de santé Pro Annuaire Annuaire RDV RDV Accès au Centre Accès

L’heure de la campagne de vaccination anti-grippale est lancée. C’est l’occasion de faire le point sur certaines questions et idées reçues. Entretien avec le Dr Anne CANIVET, praticien hygiéniste et coordinateur de la gestion des risques associés aux soins au Centre François Baclesse.

Pourquoi se faire vacciner contre la grippe ? On a déjà des masques et on met en place les gestes barrières… 

Comme chaque année, la vaccination anti-grippale est recommandée pour les professionnels de santé, et plus largement pour les professionnels travaillant en établissement de santé, dans un objectif de protection individuelle (être cloué au lit et « au bout de sa vie » à cause de la grippe, c’est un peu ballot…) mais surtout dans un objectif de protection collective des patients.

Il est clairement démontré par exemple dans les EHPAD que les personnes âgées, qui ont un système immunitaire moins efficace, sont moins touchées par la grippe lorsque les soignants sont vaccinés que dans le cas contraire. C’est le même raisonnement qui vaut en CLCC, où bon nombre de patients sont immunodéprimés.

Les mesures barrières sont certes théoriquement toujours recommandées dans notre vie quotidienne. C’est grâce à elles qu’il n’y a pas eu de cas de grippe en France l’année dernière : toute la population appliquait très bien ces gestes, et elles ont montré leur efficacité.

Mais cette année, le virus de la grippe a déjà commencé à circuler, ainsi que celui de la bronchiolite et de la rougeole, en avance sur le calendrier habituel des années « avant Covid ».

Astrid Vabret, cheffe du service de virologie du CHU, explique cela par le fait que « depuis 20 mois, les organismes n’ont pas rencontré ces virus et les défenses immunitaires se sont affaiblies. (…) on craint un afflux de patients cet hiver qui vont saturer les hôpitaux » (cf interview Ouest-France du 12/10/2021).

Du point de vue de l’hygiéniste, cela s’explique aussi par une moins bonne application des gestes barrière. Si le masque reste obligatoire dans les lieux où le passe sanitaire ne l’est pas, l’hygiène des mains n’est presque plus appliquée pour faire barrière entre les différents lieux. Il suffit de se poster à l’entrée d’un supermarché et d’observer combien de personnes font ou ne font pas d’hygiène des mains avant d’entrer. Ou à l’arrivée au Centre : l’hygiène des mains est toujours bien réalisée lors des soins, mais nombre d’entre nous ne prend plus de SHA au moment de badger.

Et malgré le masque, on a pu voir l’année dernière des clusters de Covid-19 dans quelques services, qui ont touché aussi bien les soignants que les patients, alors que le port du masque était aussi en vigueur dans tout l’établissement. Les chaines de transmission étaient liées soit à des temps de convivialité (pause, repas, soirée) partagés, soit à une imperfection dans le port du masque (hygiène des mains à chaque fois que je manipule mon masque, ajustement optimal du masque…).

Pour toutes ces raisons, on peut craindre une circulation importante du virus de la grippe, et en plus des mesures barrières il est important de nous faire vacciner, pour protéger nos patients.

Y a-t-il des effets secondaires au vaccin ?

Comme tout médicament, les vaccins peuvent avoir des effets secondaires. Comme à chaque fois, le rapport bénéfice-risque est évalué lors des études réalisées avant la mise sur le marché : lorsqu’un vaccin est mis sur le marché, c’est parce qu’on juge que ses bienfaits dépassent largement les risques possibles.
Et il continue d’être suivi de très près ensuite, grâce à ce qu’on appelle la pharmacovigilance : tout professionnel de santé ou toute personne peut déclarer un événement qu’il pense être en lien avec la prise d’un médicament. Ces évènements sont analysés en lien avec la littérature scientifique sur le sujet, et une « étude d’imputabilité » est réalisée, afin d’évaluer si ce lien peut être avéré ou être seulement lié au hasard (pour donner un exemple extrême, ce n’est pas parce qu’une personne a un accident de la route dans les heures qui suivent sa vaccination que l’accident est un effet secondaire du vaccin…).

Les effets secondaires les plus fréquents des vaccins connus sont une douleur au point d’injection et une fièvre transitoires. On peut observer également de la fatigue, des maux de tête, et plus rarement des symptômes qui ressemblent à la grippe (mais qui ne sont pas la grippe – cf. ci-dessous –, et qui durent beaucoup moins longtemps). Si vous êtes sujet à ce type d’effets lorsque vous vous faites vacciner, la prise de paracétamol durant les symptômes permet de les atténuer.
En cas d’effet secondaire plus important, consultez un médecin.

Une année, je me suis fait vacciner, ça m’a donné la grippe !

Un vaccin contient une version inoffensive d’un microbe pour produire le même effet.
Ca peut être fait de différentes façons :

Le vaccin n’est pas efficace !

L’efficacité du vaccin dépend tout d’abord de l’âge et de l’état de santé de la personne vaccinée, ainsi que du temps écoulé depuis la vaccination (la date de lancement de la campagne de vaccination est ainsi fixée en fonction de ce qui est observé les années précédentes, de façon à permettre la vaccination avant l’arrivée de l’épidémie, mais aussi pas trop tôt pour préserver le plus longtemps l’efficacité vaccinale).

L’efficacité dépend aussi du niveau de concordance entre la composition du vaccin et les virus qui circulent au moment de l’épidémie.

Chaque année, la composition du vaccin fabriqué est faite en fonction des virus qui ont circulé lors de la saison hivernale de l’hémisphère sud, afin d’être au plus près de ce que nous pouvons voir arriver. Seulement, les virus ont une capacité de mutation : les mutations ne sont pas prévisibles, donc l’efficacité des vaccins au moment de l’épidémie non plus. Il est heureusement rare que l’efficacité du vaccin soit complétement anéantie par les mutations des virus.

L’OMS estime que les vaccins préviennent en moyenne 60% des infections chez les adultes de 18 à 64 ans.

Une dernière chose sur l’efficacité : le vaccin n’est efficace que 2 semaines environ après la vaccination.

Les vaccins contiennent de l’aluminium et du mercure !

Et si je veux me faire vacciner contre la grippe et contre la Covid, comment cela se passe-t-il ?

Il n’y a pas de délai spécifique à respecter entre l’injection du vaccin contre la Covid et celle du vaccin contre la grippe.
La seule recommandation est, si on fait les deux au même moment, de les faire chacun dans un bras différent.

En conclusion…

  • Où vous voulez,
  • Par qui vous voulez (médecin, infirmier, pharmacien, sage-femme),
  • Faites-vous vacciner contre la grippe !
Date de publication :
Date de dernière mise à jour :
Partager cette page
Le Centre François Baclesse de Caen signe deux accords de coopération internationale en cancérologie avec le Vietnam Sommaire Baclesse lauréat du Prix Coup de coeur du DEF’IT d’Unicancer, le défi des interruptions de tâches
Search
Generic filters
Exact matches only
Search in title
Search in content
Search in excerpt